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Secours Populaire 81

Secours Populaire 81

Blog du Secours Populaire Français du Tarn


Tout est précaire, surtout le travail

Publié par secours populaire 81 sur 26 Janvier 2012, 11:40am

Catégories : #Infos National

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O. Pasquiers/Le bar Floréal, photographie

 

Salariat. L’instabilité progresse pour les jeunes.

Même dans le secteur public, la précarité du travail gagne du terrain. Les personnes les plus menacées sont les jeunes et les moins diplômés.

Certains chiffres se passent de commentaires. Ainsi, en 2010, plus de 80.100 personnes sont venues grossir les rangs déjà bien fournis des chômeurs recensés par Pôle emploi. Si on y ajoute ceux en activité réduite, ce sont 202.500 individus supplémentaires qui se sont inscrits au chômage l’an passé. Au total, 4,3 millions de personnes se retrouvent ainsi confrontées, en France, au manque de travail. Et encore cela ne tient-il compte que des chômeurs officiels, c’est-à-dire ceux qui sont référencés par Pôle emploi et qui sont tenus de rechercher un travail. La crise est passée par là, certes, mais elle n’a fait que confirmer une tendance déjà installée : la précarisation de l’emploi. Le phénomène ne frappe cependant pas à l’identique toutes les catégories sociales. Ainsi, selon l’Insee, en 2009, cadres et professions intermédiaires frôlaient le plein emploi avec respectivement des taux de chômage de 3,8% et de 5,3% quand ceux des employés et des ouvriers s’élevaient respectivement à 8,7 et 13,2%. Parmi les ouvriers non qualifiés, il avoisinait même 21%. Autre paramètre important : l’âge. En 2010, l’Insee a évalué que 23,3% des actifs au chômage avaient entre 15 et 24 ans. Seule note positive dans ce concert de mauvaises nouvelles : le chômage des femmes est descendu au niveau de celui des hommes. Malheureusement, cette égalisation se fait en partie en trompe-l’œil. En réalité, les femmes ont surtout "bénéficié" de l’essor d’emplois de piètre qualité. Aujourd’hui, la précarité se manifeste, en effet, "de plus en plus par un sous-emploi durable, fait de temps partiel imposé et accepté faute de mieux, d’emplois non qualifiés qui se développent dans les services. Les femmes sont surreprésentées dans ce sous-emploi durable [...] porteur de bas salaires", souligne Françoise Milewski, économiste de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). L’enquête du Centre d’études et de recherches sur les qualifications, Génération 2001, n’est pas moins pessimiste, puisqu’elle atteste que, pour leur premier emploi, tous niveaux d’études confondus, 23 % des jeunes filles ont été embauchées à temps partiel contre 9% de leurs homologues masculins. Lorsque, de surcroît, elles ne sont pas qualifiées, elles se retrouvent à 38% dans ce cas, contre 12% des garçons : une fréquence trois fois plus élevée ! En 2007, l’Insee avait déjà relevé que plus d’un actif sur 20 exerçait son métier durant un temps partiel subi. La proportion était en outre bien supérieure chez les publics les moins qualifiés, en place aux postes les plus précaires notamment dans le nettoyage et la distribution. Les contrats à temps partiel subi auraient par ailleurs crû de 260.000 depuis 2008, selon Mathieu Plane, économiste de l’OFCE. Une réalité qui ne peut qu’accroître la masse des travailleurs pauvres – estimés à 2 millions – dont on sait qu’ils cumulent pour la plupart des emplois à temps partiel ou fractionnés (alternance d’emploi et d’inactivité).

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